ÉDITORIAL – Quand NEW YORK Prend le Risque PARIS Doit se Dire

ÉDITORIAL QUAND NEW YORK PREND LE RISQUE PARIS DOIT SE DIRE

Il y a de cela un mois et dix-huit jours que l’éditorial du New York Sun a étonné sans commune mesure dans les affaires de ses officines. Prise de position, il touche la relation outremer non moins surprenante, peu émouvante aussi. C’est selon, car le sujet osé tient du statut de relations internationales, non de l’ordinaire relation médiatique, étant donné la République d’Haïti dans son statut d’État membre, bord East River UN-NY.

Tant de ses contemporains décédés, ou presque sinon le reste inactif par rapport à ce Ray. Raymond Alcide Joseph continue, dixit l’éditorial de Seth Lipsky du New York Sun, de se produire au niveau de la pensée critique pluraliste dans le but d’édifier les siens. Tous.

Seth est-il atteint désespéré au point de vouloir faire un cadeau à son ami Ray, peu avant avoir vendu l’édition, même s’il reste en poste de direction ? C’est la question médiatique légitime, mais elle n’est pas la bonne, attribuable à la situation, il y a certainement plus.

Nous avions entendu ces mots résonner d’une mémoire par le passé (malgré entrecoupés d’autres que nous préférons taire en la circonstance), c’est-à-dire, «périssent… plutôt qu’un principe». Paris revanchard a-t-il meurtri le conte, 10 thermidor II, Paris encore sur ses quilles par ce principe, lequel désormais patrimoine universel en plus de l’être au pas national. Alors, reprendre Seth Lipsky si Port-au-Prince tombe n’est pas un euphémisme, nous l’avions souligné en Port-O-Diable judiciaire (sans en associer la foi de Robespierre ici), du 24 nov. 2021. Il faut savoir mesurer encore mieux que la mauvaise mémoire, des environs intimes qui s’échauffent tandis que Beyrouth ami éloigné n’est guère reluisant. Le Tout-Paris-diplomatique a donc tout intérêt, prêcher ce même principe que de jouer au sorcier avec des gangs qui ont usurpé une place un pouvoir un pattern pour nous imposer une ambassade, une diplomatie, une de ces relations internationales, d’Orsay à l’Élysée. Que voulons-nous dire sur l’Observatoire, par là ?

Dans sa présentation éditoriale, Seth Lipsky a cité nommément Raymond Alcide Joseph, lequel personnage il suggère de sa tribune, comme un président intérimaire pour redresser Haïti sur ses rails légaux légitimes historiques. Celui-ci, lors du passage, invité au Wilson Center, en meeting d’experts, au grand étonnement de l’ex-ambassadrice américaine en Haïti, en l’occurrence Mme Pamela White, a clairement expliqué son point de vue qui fait partie d’un plan de gouvernance, depuis 2010, lors des élections proposées, pour un pacte de gouvernabilité. Notre rédaction est loin d’être un pays sinon nous restons conséquents à notre statut de média d’information orienté sur la diplomatie parisienne. En outre, critique et aviseur, nous faisons dans le costume, et sans enflure de quelque sorte que ce soit. Le sieur Raymond Alcide Joseph a souligné, sur ce que nous savons avoir vécu ici à Paris même, le passage d’un président haïtien, Michel Martelly, dit miky. RAJ a cité lors de son entretien, embarrassant l’ambassadrice Pamela White qui se promenait bras dessus et de ça, avec l’ex premier ministre de Michel Joseph Martelly, vive meringue à Jacmel, et, guide touristique en sus. Diplomatie ? Cela porte un nom, une responsabilité !

Mais, revenons à la déclaration de RAJ, en citant Martelly-Lamothe dans l’affaire des fonds Petro Caribe : bandit légal. Autodéclaration du sujet président que Paris a reçu avec tapis rouge par-dessus tout. Au nom de quel principe sommes-nous témoins actifs, si de Seth Lipsky, nous nous taisons au détriment de Port-au-Prince, exactement là où Paris a : ambassade, consulat, institut, maison de la culture, coopération, langue et langage… etc., en partage bilatéral. Mieux, en conformité à la Charte des Nations Unies que nous avions signée de bonne foi, avec Haïti, avec à l’époque, feu le général Alfred Nemours.

La meilleure façon de dire non, comme non à Manuel Noriega, ou tout autre bandit, c’est de soutenir la thèse de Seth Lipsky, sans interférence, mais sans manque de diplomatie.

La meilleure façon de dire non, comme non à Manuel Noriega, ou tout autre bandit, c’est de soutenir la thèse de Seth Lipsky, sans interférence, mais sans manque de diplomatie.

Le Paris diplomatique / ISSN 2563-818X (En ligne) – ISSN en cours (Imprimé)


8 déc. 2021–Wilson Center Conférence Zoom – La vérité par Raymond Alcide Joseph

La situation d’Haïti aujourd’hui peut être résumée en un mot : le chaos.

Mais le chaos n’est pas apparu du jour au lendemain. Nous l’avons vu se développer pendant que ceux qui étaient censés aider à stabiliser, démocratiser et instaurer la justice en Haïti se taisaient, ne faisaient rien, favorisant la création des gangs. Je veux dire sous le regard de la communauté internationale, en présence des Nations Unies dans le pays depuis 2004.

Aujourd’hui, le pouvoir législatif n’existe pas, Le système judiciaire dysfonctionnel ! Il n’y a qu’une force de police, qui n’existe que de nom, et sans armée, alors que celles d’autres pays y sont déployées, introduisant le choléra dans le pays et laissant une multitude d’enfants privés de père, des candidats potentiels aux rangs des gangs.

Quant au chef du gouvernement, il y a un Premier ministre illégitime, Ariel Henry, nommé par le président de facto Jovenel Moïse, qui n’a pas eu le temps de lui donner investiture, le 7 juillet, quand il a été assassiné. Alors que, Moïse lui-même a détruit toutes les institutions démocratiques, sous le regard des Nations Unies, ayant même facilité la « fédération des gangs armés », se dotant de son unité spéciale, la « G-9 en famille et alliés », enregistrée au ministère des Affaires sociales et du Travail comme une organisation à but non lucratif, sous la direction de l’ancien policier devenu chef de gang Jimmy Chérizier, alias Barbecue.

Je note que tout cela s’est passé sous le regard du CORE Group des diplomates occidentaux à Port-au-Prince, qui ont soutenu sans réserve la présidence de celui qui s’est autoproclamé « Bandit légal », Michel/Michael Joseph Martelly. Celui-ci a organisé les gangs armés, de concert avec son Premier ministre, Laurent Salvador Lamothe. Maintenant, avec l’argent de l’État, qu’ils ont volé et mal géré, Martelly et Lamothe préparent leur retour au pouvoir. Probablement, bénéficieront-ils, comme auparavant, du soutien international.

Dans de telles conditions, je pense que seul un Plan Marshall pour Haïti, initié par un gouvernement intérimaire à large base, sur une période d’au moins deux ans, pourra ramener l’ordre au pays, en sus d’encourager les Haïtiens à rester chez eux, au lieu de devenir des réfugiés dans tout l’hémisphère occidental, atteignant même la frontière sud des États-Unis, pour se voir refoulés, par avion, à leur pays natal, désormais transformé en cet enfer sur terre qu’ils ont fui.

Seule la mise en œuvre d’un tel plan fera enfin d’Haïti le petit paradis qu’il était censé être, après que nos ancêtres eurent vaincu les maîtres esclavagistes, le 18 novembre 1803, et fondé la première République noire libre du monde, le 1er janvier 1804. Même les fils et filles d’Haïti dotés de compétences multiformes, vivant à l’étranger, voudraient y retourner, afin de contribuer à l’épanouissement d’une nouvelle nation.

Mais nous ne pouvons pas oublier l’histoire de l’embargo qui a été décrété contre Haïti par les anciens esclavagistes, y compris les États-Unis, ainsi que l’indemnité, qui a été imposée sur notre pays, en 1825, en guise de réparations pour les pertes de biens subies par les esclavagistes, y compris les esclaves. Ainsi, la faible économie d’Haïti a été hypothéquée dès le début, et le pays, sous la menace des canons, a continué à payer, jusqu’en 1947, lorsque le dernier centime a été collecté par le précurseur de la Citibank de New York. Toutes choses étant égales d’ailleurs, seul un Plan Marshall pour Haïti sera capable de réparer cette injustice séculaire si criante.

  • RAJ sur raljo31@yahoo.com
  • Traduit de l’anglais original par Léo (Léopold) Joseph, éditeur d’Haïti-Observateur

Le Paris diplomatique / ISSN 2563-818X (En ligne) – ISSN en cours (Imprimé)