
Freud Fredonne
- Montréal la nuit chez Régine
Et comme un malheur ne vient jamais seul.
Ce soir, il s’en alla dormir chez sa blonde, sa petite amie pour se reposer de ces émotions plutôt décapantes. Dieu merci, Régine ne fera que l’embrasser et glisser sa main sur la nuque de son homme pour qu’il soit guéri de toutes ses tensions et contorsions. Le repos du guerrier ? Non. Mais le repos de l’âme fébrile, inquiète, vaillante et belliqueuse.
Un malheur ne vient jamais seul et cela ne se passera pas comme ça. Et ça ne s’est pas passé comme cela. Certes une première embrassade sous l’embrasure de la porte en guise de bienvenue, en raison de la volupté de l’attente. Puis une halte assise, puis étendue sur le canapé, un gueuleton rapide pour prendre des forces avec ou sans drink, des préliminaires somptueux et romanesques dans la salle d’eau, la mousse et la dentelle des corps qui se livrent au plaisir, pour culminer dans un lit douillet et chaud, seul et unique témoin, après Dieu.
Ce bonheur-là, dans la vingtaine, agrémenté d’un futur professionnel rassuré et sans écueil, c’est l’extase en permanence. C’est une drogue. Ce soir-là, Jean-Philippe ne goûta pas à cette drogue, ni à ses effets, ni à sa fulgurance. Le plaisir ultime ne viendra pas, malgré toute cette mise en scène, malgré ce scénario bien ficelé, étoffé ; malgré cette musique des corps-musiciens, des frous-frous de la literie et de ses accessoires, malgré l’intelligente dextérité de sa partenaire qui accepte de se faire courtisane au lit.
Ce soir-là, le bonheur lui arrive par un autre coursier qui ne sera pas sexuel, qui ne fouettera pas sa libido, qui ne nourrira pas son endurance ou son orgueil. Il est habité par l’appel des sens, certes, mais pas sexuel. Il a perdu le contrôle de sa virilité et ne s’en rend même pas compte, et ne se rend pas compte non plus que sa partenaire blessée, méprisée, rejetée, est à ses pieds : rugissante, convulsive et perdue. Elle a joui, mais lui, non. La musique qui l’étreint ne dit pas son nom, les notes et partitions qui s’exécutent sont rebelles, mais elle est là, bien réelle, vibrante, conquérante, la musique. Elle est là, elle existe. Cette musique, c’est le sens de sa vie.
Régine est revenue depuis belle lurette de son extase orgasmique. Elle a les yeux hagards et pitoyables devant cette scène inédite de son partenaire qui lui est volé. Il est bien présent et même dur encore, mais envoûté, happé, prostré, dans une autre dimension, par une rivale incognito, un énorme et interminable trou noir vulgairement appelé tunnel ; cette musique qui le hante et qui ne dit pas son nom.
Jean-Philippe revient lentement de sa torpeur, il a compris les dégâts qu’il a causés. Il se prélassa et se glissa encore subjugué dans les bras de sa partenaire du même âge que lui, pour faire amende honorable. Il a déjà pris la résolution de se faire pardonner aux petites heures du matin qui vient. Il mettra cette soudaine rivale, à côté momentanément, il cherchera à la raisonner.
Il ne nous est pas encore permis de gérer la critique à partir d’un extrait de chapitre, après avoir confirmé la validité de l’ouvrage sur Amazon aussi. Il nous est tout de même aisé d’accueillir ce roman à la lumière du curriculum de l’auteur. Bien connu, amant du théâtre, il s’y prête fort. Feuilleton radio, à Port-au-Prince, là où la faute n’est pas admise. S’il est MD de formation aussi, il opère le charme inventé sur ses sujets choisis, Eugène Ionesco encore vivant eut parlé de lui ! Isolé, le quidam en fait peut-être sa cible. Autant à la radio. Sa prédilection fait l’objet d’intérêts aussi pour l’histoire chauvine. Il ignore laquelle s’est rendue à notre rédaction. Sujet si éloquent pour lui, l’histoire de son pays. Héros, généraux, assassinats, lois uniques telles que celle sur la rupture abusive de promesses de mariage, procédure croisée pour une saisie anticipée. Ainsi, 2004 était dans sa ligne de mire à Montréal, pour la production d’une série d’activités culturelles et historiques.
De ses partenaires informés du projet, près de Dorval, chez lui. De retour sur la route indiscrète. Ils ont décidé et conspué pour réaliser en partie simplifiée le projet, à son insu, d’après la source : témoignage, pièces compromettantes. Citoyen, politicien, écrivain, directeur d’organisme, ils ont abusé de sa confiance. Et produisant, sans consentement. Agiotage à leur seul bénéfice. Est-ce de là que Freud Fredonne, IDC lira dans le but d’apprécier.
Un bref rappel. Frédéric Surpris est fils de pédagogues et directeur d’école, homme de théâtre et grand locuteur ordonné maîtrisant de très grandes capacités. Pourquoi n’a-t-il pas épousé la carrière de diplomate, qu’en savons-nous. En outre, IDC revient en avril sur Surpris, avec autant d’émotions que de lectures.

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Collaboration spéciale IDC, IDWG, Le Matin Canada, Le Paris-Diplomatique, Haïti-Observateur
Le Paris diplomatique / ISSN 2563-818X (En ligne) – ISSN en cours (Imprimé)