De PARIS à PORT-AU-PRINCE une VISITE en Haïti Terre de Soleil Pays de Langue Française

DE PARIS À PORT-AU-PRINCE UNE VISITE

  • En Haïti Terre de Soleil Pays de Langue Française
  • Il a fallu le jour pour que naisse Montesquieu, dûment l’autre jour pour Charlemagne et ce jour pour Haïti Pays catholique et français, d’après une affiche au kiosque…

Si l’on commençait par évoquer Le vrai visage d’Haïti par Philippe Cantave (lauréat de l’Académie française, médaillé de l’Alliance française de Paris, Chevalier de l’Ordre Honneur et Mérite du Gouvernement haïtien) Montréal 1938 Éditeur Gérard-U. Maurice Montréal, le simple fait réclame une référence ici inscrite. Plaidons alors.

De Terre de soleil [à] Terre des Hommes

Le spectacle se passe à Montréal Expo 67, Île Notre-Dame, Pavillon Haïti organisé par Jodin Lamarre Architecte associé (réalisation 1965-1967). Les 325 m2 (60’ de côté/18 m) dévoilent « Certains des éléments d’exposition dont le sisal, le coton et les tapisseries servaient également de revêtement aux planchers et aux murs ». Un indice reconnaît Richard Duroseau – accordéon, la danse est protocolaire et nationale. 10088, c’est le numéro de la photo qui expose Haïti comme un point d’ancrage de la langue française à travers le monde, avec un standard équivalent de Paris. Une anecdote, Dr Joseph Laguerre sur un paquebot sortant de Chicago voyageant avec des touristes, dont des Français, vers 1965, tombe en grande discussion avec des messieurs de France. Le vin fait monter les enchères de la langue, et le débat est rehaussé au niveau d’une grammaire qui alimente : littérature, savoir, contenance, fairplay…, etc. Il lui est explicitement demandé d’où avait-il appris ce français qui dépassait le standard de ces messieurs de France. HAÏTI. Il était du Cap-Haïtien évidemment. L’on s’étonna là de cette saveur tandis que Paris aurait oublié ce laps au profit de tant d’autres avatars, quittant Port-au-Prince pour s’ébouriffer ailleurs, sans en gagner quoique ce soit si ce n’est des critiques acerbes. Il faut rétablir ce standard. Le locuteur est un interlocuteur valable qui se doit bon diplomate au besoin. Un art érigé en sciences tant la formule marcha. Qu’en avons-nous fait de cela ? Il est temps de restaurer les bonnes relations culturelles. Haïti-Montréal Pavillon, l’histoire racontée autrement en 1950.

La référence est puissante, mais étonnera, étant donné les faits d’actualité, ce que nous évoquions d’ailleurs dans ParisBordeaux…, tandis que le Québec se replie sur lui-même en matière d’assurance et de partage du français, le voyage conduit sans détour à Port-au-Prince dans un discours qui fait éloge à l’occasion du bicentenaire.


Bicentenaire de la fondation de Port-au-Prince, 1950 : Jacques de Lacretelle, Délégué invité de l’Académie française, à l’Hôtel de Ville de Port-au-Prince

«…et vous eussiez entendu alors un modèle de cette éloquence que vous appréciez à juste titre, puisque tant d’entre vous l’exercent avec un art si sûr».

«Un poète enfin – et nous en avons sous la Coupole – eût aisément trouvé dans votre folklore ou dans votre épopée civique un thème approprié à son génie. Est-ce que Lamartine n’a pas été inspiré par votre Toussaint-Louverture ?… Inspiré sans grand bonheur, soit dit en passant». «Au contraire, il subsiste parfois des ramifications obscures, de libres affinités qui les poussent ensuite l’un vers l’autre. Et tel est le cas entre vous et nous».

«Un économiste eût marqué sur la carte du monde l’importance de vos ressources et rappelé le rang de votre production». «À cet égard, le voyage d’Haïti offre quelque chose de merveilleusement émouvant. Oh ! Votre passé est ancien, ce bicentenaire l’atteste, et nous le connaissons. Mais votre présent bouillonne, et votre avenir s’inscrit sur les jeunes visages intelligents qui m’écoutent.

Dans toutes les conférences internationales où notre monde actuel cherche un abri, sinon un sursis, vos délégués font figure de Mentors écoutés et respectés, parce qu’ils combattent sans violence pour des idées justes».

«Bref vous nous rendez confiance en nous-mêmes. Haïti est, sur la carte du globe, comme le promontoire le plus avancé de la langue française». «Cette langue qui nous est commune, Messieurs, non seulement vous la défendez, mais – comme le demandait Joachim du Bellay – vous l’illustrez». «Déjà, en 1906, à l’occasion d’un Prix décerné, par l’Académie, à un recueil de morceaux choisis parmi des poètes et des prosateurs haïtiens, notre Secrétaire perpétuel, Gaston Boissier, avait reconnu l’autonomie c’est-à-dire l’originalité de la littérature haïtienne».

Des avances amicales appartiennent aussi au Canada et nous citons :

«L’engagement du Canada envers Haïti remonte à la première moitié du 20e siècle. Il s’agit de l’un des premiers pays avec lesquels le Canada établit des liens formels. En 1949, Port-au-Prince, la capitale du pays, célèbre son bicentenaire avec la tenue d’une exposition internationale. Dix-huit pays participent à l’exposition, dont le Canada. Le 29 mars 1950, le consul général d’Haïti à Ottawa, Philippe Cantave, répond à l’invitation du directeur et fondateur de la radiophonie rurale à Radio-Canada, Armand Bérubé. Il parle de l’agriculture de son pays, dominée par la culture du café de l’espèce arabica. Épisode du 29 mars 1950». Le réveil rural, le Canada et Haïti», publié par Curio (16 juin 2020), de l’original datant de 1950. Le pas va aussi dans les RI at large, même si les débuts français assombris par la ‘Réforme Dartigue’  (infiltration américaine par le créole pour effacer Paris), ne datent pas d’hier ni moins élogieux (raison pour laquelle le tout-Paris-diplomatique doit se ressaisir sans esprit du colonialiste que l’on retrouve encore dans La Revue Diplomatique, No.46 2e année (dimanche 16 novembre 1902), en Port-Royal). Citons La Revue Diplomatique en P.1 de couverture : «Quand M. Combes, lors de la formation de son Cabinet lui confia le porte-feuille des colonies, il y eut bien, de ci, de là, quelques rares réticences. Quelques-uns trouvaient que M. Doumergue n’était pas assez colonial parce qu’ils se souvenaient». Tout ça se passe en tout-Paris-diplomatique qui salua Firmin.

Le standard du passé convoité à récupérer comme la considération paritaire

  • Partons de son excellence Nelson Desroches, ministre d’Haïti résidant à Madrid, publication de La Revue Diplomatique (Paris), No du 19 déc. 1891. Citons : «comme il était un grand clerc en choses enseignantes, il parut qu’étant un bon professeur il ferait un proviseur modèle, et on lui sut gré de chercher à réaliser son idéal par la fondation du collège Saint-Nicolas». En 1891, si c’était pour flatter, il a certainement valu de la matière pour justifier.
  • Lisons par le Général François Manigat, No du 18 juin 1899, «et glorieusement lié à l’histoire de sa Patrie, car ce nom est celui d’une des familles les plus considérables et des plus anciennes du pays et aussi une de celles qui se sont distinguées par la valeur de leurs membres et par leur ardents patriotisme; ce nom est également très connu en France et sur tout à Paris, où il est très sympathique. Le Général est un peu des nôtres». Octennat est.
  • Et, Anténor Firmin à Paris, No du 11 nov. 1900 : «Ce fut pour tous un plaisir quand nous apprîmes la nomination de M. Anténor Firmin, dont nous connaissons depuis longtemps la grande réputation et le haut mérite; le gouvernement haïtien ne pouvait faire un choix plus heureux et nous l’en félicitons bien sincèrement; car, en même temps qu’il est un ardent patriote, le nouveau ministre d’Haïti est un ami de la France où il a fait de fréquents et longs séjours». Firmin dans l’histoire d’Haïti, est de haute référence internationale à la SDN.
  • Puis, par le général Nord Alexis président en 1903, dans un format typique de page de couverture de la revue, chaque semaine, passage la Revue Diplomatique de Paris en ce No du 10 mai 1903 avec les grands titres convenus, «le général Nord Alexis président d’Haïti descendait du Baron d’Alexis du Nord, de la couronne d’Henry Christophe», parmi les dignitaires cités du grand monde de l’ère, le Parahaïti a fait figure du pacte mutuel et de partage culturel. Un quinquennat plus tard, renforcé 47 ans, au Bicentenaire.
  • Ce n’est pas ce hasard, de se retrouver avec de Lacretelle à Port-au-Prince, en 1950,  pour l’Académie française lors de la célébration du bicentenaire de Port-au-Prince (originel Port-Royal), avec Estimé comme génie penseur. Que s’est-il donc passé pour un tel écart, 2022 avec des expressions extrémistes de droites françaises qui entravent la restauration de l’humanité de l’homme dans toute son intégralité. Paris revient ici !

Nos recherches nous ont orientés vers le fils d’un acteur de l’époque de la célébration du Bicentenaire pour fin d’identification. Voici en teneur & usage, le bref protocole : Bonjour ! Il s’agit bien de mon père Lucien Cantave dont le frère ainé, mon oncle Philippe Cantave, était ambassadeur d’Haïti au Canada. Mon père a étudié à l’Institut Agricole d’Oka, chez les Trappistes, près de Montréal. Je vous saurais gré de me faire parvenir votre article après l’avoir rédigé. Merci ! Consultation qui trouva sa raison du fait de l’exposition de la langue française ainsi dite : Haïti terre de la langue française. Le Canada associé au Québec, a reçu tellement plus d’Haïtiens depuis lors quand Paris a tout simplement oublié ses amours ses liens pour se conter Paris-félin.

Le Paris-diplomatique propose cette brève référence en miroir rétroactif, à l’effigie de citoyens qui ont marqué plus que La Revue Diplomatique de ses grandes heures. Il y a et ils sont de ce monde international diplomatique large, de Paris aussi sans encombre. Ce sont les Archives nationales, par Gallica, qui libèrent ce précieux patrimoine qu’a connu Paris de son histoire. En effacer un segment, comme en avoir embrumé certains au profit d’autres, ce serait tel cela est, une erreur plus que stratégique. Monumentale. Pire, il y a un prix à payer pour nos générations subséquentes désormais, car le monde a changé pour se rendre bien plus loin que l’on pourra l’imaginer. Vers ce qui ne nous épargne pas dans ce système de déni qui est en fait le désapprentissage. Il réclame ce que la notion de réapprendre à apprendre pour rehausser les standards après celle de récupération des standards nous oblige en toute pédagogie sinon la puce implantée.

Un nom, des noms dont celui de John Graves Sincoe dans l’histoire du Canada nous ramène une fois de plus à Port-au-Prince amie de Paris. Gouverneur général de Saint-Domingue par ses vertus du Haut-Canada qui connut Jean-Baptiste Point du Sable, depuis Saint-Domingue. Lequel, passant par Chicago par l’économie dont la spécialité de l’ère de cette revue parisienne…, etc. Là où l’on rejoint une fois de plus Port-au-Prince par ses enfants historiques et contemporains. Les Haïtiens de l’histoire connue.

On ne peut réhabiliter Paris dans ce monde à venir si elle se permet d’oublier Port-au-Prince, ante apocalypse. Évoquons les frères haïtiens Lélio & Jean Faublas dans cette intervention jumelle congolaise afin d’obtenir un laissez-passer diplomatique multiple après couvre-feu, pour les funérailles du père Alix Francoeur du Séminaire M’bamu. Le Parhaïti diplomatique renferme en outre des notions bien  et si importantes, si l’on considère celle du droit qui fait de Paris, ville libre. Paris a nié liens, redevances, des lunes. La question soulevée ici est la piste d’envol de recherches sur les transmissions inéquitables de patrimoine lié. Paris, mémoire de France capitale, le tout-Paris y est là et ici convié, interpellé. Honorer ses paroles, valoriser ses enfants, habiter les esprits !


Le Paris diplomatique / ISSN 2563-818X (En ligne) – ISSN en cours (Imprimé)